Every crumb of life must be used to conquer dignity!
Fatou Diome (Le ventre de l’Atlantique)
Official name: Tchad
Superficie: 1 284 000 km2
Population: 16 573 703 habitants (estimation 2020)
Capitale: N’Djamena
Villes principales: Moundou, Sarh, Abeche, Kelo, Koumra.
Langue officielle: Français, Arabe
Langues courantes: Sara, kanembou, daza, maba, naba, moussei, moundan…
Monnaie: FCFA (XAF)
Fête nationale: 11 Août 1960
Religions: 40,6 % chrétiens; 55,3 % musulmans ; 1,4 % religions traditionnelles.
Fuseau horaire: UTC + 1
Hymne nationale: La Tchadienne
History
Le Tchad précolonial
Vers 800, un peuple, qui serait issu du métissage des populations du Sud et des populations du Nord, fonda en bordure nord-est du lac Tchad le royaume du Kanem. Celui-ci se développa grâce au contrôle du commerce saharien vers la Méditerranée et au trafic d’esclaves capturés dans le Sud et acheminés vers le Fezzan et Tripoli. À l’exemple de plusieurs pays africains au sud du Sahara, le premier contact du Tchad avec l’islam s’est produit vers le VIe siècle. Toutefois, la pratique de la religion musulmane n’eut lieu que vers le Xe siècle lors de l’islamisation du royaume du Kanem. Cette islamisation fut suivie par la traite des esclaves, ce qui remit en cause la relative cohabitation qui existait entre les royaumes. Le Kanem possédait une armée forte et entraînée, un réseau de fonctionnaires chargés de maintenir l’ordre et de prélever les impôts jusque dans les régions lointaines, et une économie prospère. Mais des querelles de pouvoir et des dissensions religieuses affaiblirent l’empire. Les Boulalas, vassaux du Kanem, en profitèrent pour se révolter. Au XIVe siècle, les attaques répétées des Arabes obligèrent les Sefawad à fuir le Kanem. Au XVe siècle, la dynastie des Sefawad constitua un nouvel empire, à l’ouest du lac, dans le Bornou. Au XIe siècle, les souverains de Kanem se convertirent à l’islam, puis au XIIIe siècle ils étendirent leur domination jusqu’au Bornou (dans l’actuel Nigeria), au Fezzan et au Ouaddaï, en direction du Nil. Au siècle suivant, l’empire de Kanem-Bornou fut affaibli par les raids des nomades boulalas venus de l’est, qui contraignent son souverain à se réfugier au Bornou en 1380. Le royaume de Bornou réussit à reconquérir le Kanem au XVIe siècle. À partir du XVIIe siècle, le royaume du Bornou dut céder ses parties périphériques aux Touaregs du Nord-Ouest. Ce déclin favorisa l’apparition au nord-est de trois sultanats musulmans esclavagistes: le Baguirmi, le Ouaddaï et le Darfour…
La colonisation française
À la fin du XIXe siècle, la France lança plusieurs expéditions pour prendre le contrôle du Tchad afin de relier ses possessions d’Afrique du Nord, du Centre et de l’Ouest. Malgré les fortes résistances de la part des forces de Rabah Zobeir, un Soudanais arabisé et marchand d’esclaves, qui avait conquis le Borkou et le Baguirmi et le découpage du Tchad entre les britaniques, les allemands et les français, la France intensifie ses explorations dans le bassin du Tchad. En 1910, le Tchad fut rattaché à l’Afrique équatoriale française (AEF) avant de devenir, dix ans plus tard, une colonie autonome dotée d’une administration civile. Le français était la langue officielle du territoire. C’est pourquoi les autorités françaises furent impitoyables à l’égard de l’arabe et à ceux qui l’enseignaient; non seulement l’arabe pouvait concurrencer le français, mais il était confondu avec la religion musulmane considérée comme un véhicule de la résistance tchadienne contre l’occupant et sa politique d’assimilation. En 1923, la frontière soudano-tchadienne fut fixée avec précision et, en 1929, le Tchad intégra le Tibesti. De façon générale, les Français ne développèrent que fort peu leur colonie du Tchad. Ils se contentèrent d’imposer la culture du coton dans le Sud et d’utiliser les Tchadiens pour construire le chemin de fer Congo-Océan, mais le travail forcé provoqua de nombreuses révoltes chez les autochtones… Ce fut le début des luttes pour l’indépendance. En 1946, naquit le Parti progressiste tchadien (PPT) dirigé notamment par un enseignant tchadien de l’ethnie sara, François Tombalbaye (1918-1975). En 1956, le PPT remporta les premières élections au suffrage universel, organisées selon les dispositions de la loi-cadre Defferre, qui renforçait l’autonomie locale. En 1959, un an après que le Tchad soit devenu une république autonome au sein de la Communauté française, François Tombalbaye devint premier ministre.
L’indépendance du Tchad
Dernière colonie conquise par la France, le Tchad fut la base de départ de la résistance militaire française à l’Allemagne au cours de la Seconde Guerre mondiale. A l’instar de plusieurs autres colonies de l’Afrique francophone, le Thad prit rapidement consience du statut de non-invicibilité de l’homme blanc et ce, grâce aux afres de la seconde guerre mondiale et des actions des USA et de l’URSS. La république du Tchad, proclamée le 28 novembre 1958, a accédé à l’indépendance le 11 août 1960 sous la présidence du dirigeant du Parti progressiste tchadien, le PPT, François Tombalbaye. Celui-ci reconduisit le français comme langue officielle. Mais l’indépendance raviva la rivalité séculaire entre le Sud dominé jusqu’à la colonisation française, et le Nord (Borkou, Ennedi, Tibesti, ou BET), une région où l’administration militaire n’avait jamais cessé de s’exercer durant toute l’époque coloniale. Le président François Tombalbaye poursuivit une politique favorable aux populations chrétiennes et animistes du Sud contre les nordistes de confession musulmane. En pratiquant une politique de marginalisation des populations nordistes, le président Tombalbaye suscita des rébellions. En 1963, Tombalbaye réprima durement la révolte des musulmans du Nord, principales victimes de sa politique, puis les troubles dégénérèrent en quasi-guerre civile à partir de 1965. L’armée française intervint finalement en avril 1969 contre la rébellion et indirectement contre la Libye, dont le guide, le colonel Kadhafi, apportait son appui logistique au Front de libération nationale du Tchad (Frolinat) et revendiquait des droits sur la bande d’Aozou. En 1973, la Libye annexa la bande d’Aozou. Un coup d’État en 1975 libéra le Tchad du dictateur assassiné et sonna la fin des «sudistes» au pouvoir, totalement évincés en 1979. Le général Félix Malloum, qui succéda à la tête de l’État, renforça la dictature de François Tombalbaye. Les rebelles nordistes lancèrent une nouvelle offensive en 1977. L’année suivante, l’arabe devint la langue co-officielle avec le français; depuis, le sujet revient régulièrement sur le devant de la scène politique nationale et, occulté ou écarté volontairement, assimilé par certains à l’expansion de la langue arabe et sujet à controverses, la question de l’islam n’a jamais été l’objet d’un échange serein au Tchad….
Geopolitics and Interdependence
Le Tchad qui occupe un vaste territoire (plus que 1,2 millions km2) au cœur de l’Afrique, est très peu exploré. Des recherches menées au cours des dernières décennies ont néanmoins apporté des contraintes concernant la géologie régionale et économique. Pays enclavé de l’Afrique centrale de 1,2 million de kilomètres carrés (au moins deux fois la France). Ce pays est limité au nord par la Libye, à l’est par le Soudan, au sud par la République centrafricaine, au sud-ouest par le Cameroun et par le Nigeria, à l’ouest par le Niger (voir la carte). Vingtième pays au monde par sa superficie, le Tchad est le cinquième plus grand d’Afrique après le Soudan, l’Algérie, le Congo-Kinshasa et la Libye. Ce vaste pays est situé dans une zone qui partage l’Afrique arabe de l’Afrique noire. Pays producteur de pétrole depuis 2003, le Tchad est devenu très dépendant de cette ressource. Partagé entre conflits internes opposants Nord et Sud. Pays sahélien et enclavé d’Afrique centrale, le Tchad fait face à des défis sécuritaires liés aux conflits internes et avec les pays limitrophes, notamment contre le groupe islamique Boko Haram du Nigéria voisin et des troupes venues de Libye…
Au vue de tout ceci, le gouvernement tchadien peine à tirer tout le potentiel de ses ressources mais mène des actions depuis des années afin de corriger le tir…
Current political development
Afin de rendre son économie et sa croissance compétitives, le gouvernement tchadien a mené un certain nombre d’actions et noué des accords internationaux. Le PND 2017-2021, document cadre de référence des interventions de l`État et de ses partenaires a pour objectif général de jeter les bases d’un Tchad émergent dans un climat de stabilité durable.
En mobilisant tous les acteurs de la société, le Projet pour l’autonomisation des femmes et le dividende démographique au Sahel, vise Permettre aux fillettes, adolescentes et femmes vivant dans des conditions difficiles de s’épanouir et d’atteindre leur véritable potentiel économique en leur donnant accès à une instruction de qualité et à des services de santé reproductive, maternelle et infantiles adéquats :
Plus de plus de 13 000 jeunes filles vulnérables ont bénéficié d’un appui (kit scolaire, hébergement, paiement des frais de scolarité, soutien scolaire…); dans les trois régions du Lac, de Kanem et Salamat, le nombre de filles accédant au niveau secondaire a augmenté de 23 % tandis que le taux d’abandon a diminué de moitié; 397 espaces sûrs scolaires ont été créés (ciblant des milliers d’adolescentes); 168 femmes ont bénéficié de formation en énergies renouvelables et 112 autres de formation en conduite et maintenance d’engins lourds de production agricole. Grâce au Projet de réforme du secteur éducatif (PARSET) qui vise à améliorer l’enseignement et l’apprentissage dans les écoles primaires et secondaires : Plus de 500 salles de classe ont été construites et équipées ; Près de 3 millions de manuels scolaires ont été achetés et distribués aux écoles ; 20 000 élèves (dont 60 % de filles) ont appris à lire et à écrire ; près de 13 000 enseignants communautaires ont été formés; un nouveau centre national d’élaboration des programmes scolaires (centre des curricula) a été créé.
Dans le domaine des infrastructures de grandes envergures, le gouvernement peut se féliciter de la construction de la centrale de gaz et de l’aéroport de Moundou pour ne citer que ceux-là.
Le volet portant sur la production agricole et la stabilisation du cheptel est mis en œuvre par la FAO :
- 32 261 ménages ont reçu des fournitures essentielles (semences pluviales, engrais, matériel agricole, etc.) pour la production maraîchère durant la saison sèche au 31 décembre 2018 sur 28 969 prévus, soit un taux de réalisation de 91,62 % ;
- 10 996 groupements ont été formés en technique de production au 31 décembre 2018 avec un taux de réalisation de 137,63% ;
- 10 000 ménages ont bénéficié d’un transfert global de technologie pour la production agricole ;
- la production des cultures maraîchères a connu une augmentation de 296,6 %, passant de 10 000 tonnes à 29 664 tonnes ;
- 250 kilomètres de couloirs de transhumance ont été identifiés.
Instaurer un climat de paix, de justices et des institutions efficaces
Le gouvernement du Tchad accorde une importance capitale à l’atteinte de son objectif qui prend en compte l’instauration d’un climat de paix, et de justice et des institutions efficaces car il y vas de la stabilité du pays.
Le Mouvement pour la démocratie et la justice au Tchad, MDJT, a signé avec le gouvernement de N’Djamena un accord de paix après sept ans de conflit. Créé en 1998, le MDJT a constitué la principale menace pour le régime du président tchadien Idriss Deby, jusqu’à la mort en 2002 de son fondateur, Youssouf Togoïmi. Avec cet accord, le gouvernement s’est vu enlevé du pied, une grosse épine et a poussé un ouf de soulagement… Mais Entre 2006 et 2009 le Tchad a connu plusieurs attaques rebelles en provenance du Soudan. Cependant, il bénéficie d’une situation plus apaisée depuis l’accord de paix signé avec ce pays en janvier 2010. Il existe encore des menaces sécuritaires en raison notamment de l’extension des trafics et du terrorisme au Sahel et la violence armée constitue encore un fléau. Ceci a pour conséquence que les populations considèrent que les armes sont indispensables pour assurer leur protection. La proximité de la frontière avec le Soudan favorise aussi la fuite des malfaiteurs après l’accomplissement de leur forfait en territoire tchadien.
On ne peut pas en dire autant de la justice tchadienne qui se sent mal depuis des décénies… Cette mauvaise santé se caractérise notament par la corruption qui sévit au sein de la justice. Le système carcéral est des plus précaires. Selon Amnesty international, dans son rapport de 2012, la vie des prisonniers est mise en danger par des conditions de détention épouvantables (surpopulation, absence d’aération dans les cellules, insuffisance de nourriture). Entre 2011 et 2012, 9 prisonniers sont morts d’asphyxie, 5 de déshydradation et 7 autres ont été abbatus par des gardiens. En 2012, le taux moyen d’oocupation carcérale était de 130%. Il n’existe pas de prisons réservées aux femmes. Une réforme législative de l’institution pénitentiaire est envisagée, mais elle se heurte à des difficultés d’ordre budgétaire. Les magistrats déporent les évasions à répétition (une centaine recensées à Abéché en 2008). Les actes de corruption sont assez répandus au sein des établissements pénitentiaires.
Il faut cepenant noter quelques effots louables menés par le gouvernement tchadien. Il s’agit entre autres du rattachement de la police judiciaire au ministère de la justice et ce, pour améliorer les actions de la police sous les yeux observatrices du ministère. Ce rattachement oblige aussi les agents du corps de police judiciaire de prêter serment devant le Tribunal de grande instance de leur lieu de résidence avant leur entrée en fonction et définit le mode de recrutement et des sanctions à encourir en cas de violation des textes en vigueur. Le Tchad abolit la peine de mort et introduit d’autres réformes novatrices contre le terrorisme avec le soutien de l’ONUDC.

François Tombalbaye
Premier président de la République du Tchad, François Tombalbaye, qui a remplacé en 1973, son prénom chrétien par celui de N’Garta (« le vrai chef »), a exercé le pouvoir, d’une manière de plus en plus autoritaire et arbitraire, depuis l’indépendance de son pays (11 août 1960) jusqu’à sa mort. Membre du Parti progressiste tchadien, François Tombalbaye est élu, en août 1960, premier président de la République du Tchad. Il restera au pouvoir jusqu’en avril 1975, date à laquelle il sera renversé et tué à la suite d’un coup d’État militaire. François Tombalbaye est né à Bessada le 15 juin 1918, près de Koumra, au coeur du pays des Sara, principale ethnie du sud du Tchad. le trait dominant de son caractère, une irrépressible soif de pouvoir, l’a conduit à sa perte, aussi inéluctablement que dans une tragédie grecque. Ce politicien habile devient un dictateur paranoïaque, hanté par la crainte d’être assassiné, se méfiant de ses amis, les jetant en prison, usant de la torture et du meurtre, traitant ses ministres comme des laquais ou des bouffons. Il mourut le 13 avril 1975 à N’djamena, au Tchad.

Abba Siddick
Né le 25 décembre 1924 dans l’Oubangui-Chari (actuelle république centrafricaine), Abba Siddick est un homme politique et révolutionnaire tchadien. Après l’indépendance, Abba Siddick, alors jeune médecin, participe à la création du Frolinat, première grande rébellion du nord et de l’est tchadien. Dans les années 1970, aux côtés de Saadi Goukouni Weddeye, il est l’un des principaux chefs de la rébellion qui prend le pouvoir, au début des années 1980, à Ndjamena. Il représentait ce que l’on appelait, à l’époque coloniale, les « évolués », ces rares Africains qui avaient été à l’école, qui étaient les premiers cadres locaux et qui très tôt ont embrassé l’idée de l’indépendance et de la nécessité d’avoir un pays à soi pour être dans le concert des Nations. Il est mort le 1er décembre 2017 à Paris dans sa 93ème année.
Books
TABOUS, TOTEMS ET MAGIE DANS LA SOCIÉTÉ NGÀMBÁYE DU TCHAD de Dingamtoudji Maikoubou, paru le 5 Juin 2020
VALEURS RÉPUBLICAINES ET VIVRE-ENSEMBLE AU TCHAD de Ladiba Gondeu, paru le 19 mai 2020
N’DJAMENA NAGUÈRE FORT-LAMY
Histoire d’une capitale africaine, matrice de la République du Tchad de Alain Vivien, paru en Avriil 2020
Le peuple tchadien, Jean Chapelle, de 1986
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Articles & Links
https://www.axl.cefan.ulaval.ca/afrique/tchad.htm
https://www.cairn.info/revue-outre-terre1-2007-3-page-263.htm
https://www.cairn.info/revue-outre-terre1-2007-3-page-263.htm
https://www.cairn.info/revue-outre-terre1-2007-3-page-263.htm